"Entreprendre, ce n'est pas attendre" : entretien avec Valentin Doligé, président de l'Union des entreprises du Loiret

Que retenez-vous de ces six années ?

Depuis janvier 2020 et jusqu’à septembre, nous n’aurons eu à gérer que des situations de court terme qui demandent une réponse immédiate. On a enchaîné crise sur crise [Covid, guerre en Ukraine et hausse du prix de l’énergie, inflation, politique nationale, géopolitique, NDLR].

Globalement, les entreprises ont bien répondu à toutes les situations, même les plus inédites et les plus difficiles, toujours dans le dialogue avec les salariés. Cependant, elles ont consommé leur énergie en réagissant au stress, en devant s’adapter. De fait, elles ont moins pris le temps de regarder l’évolution de leur modèle en réalisant les investissements adéquats. Des entreprises sont donc sorties affaiblies de ces crises.

En 2024, dans le Loiret, le nombre de défaillances a augmenté de 16 %. En 2025, France Travail projette une baisse de 14 % des intentions d’embauche… Comment vont les entreprises aujourd’hui ?

Certaines sont dans une situation délicate parce que la conjoncture ne permet pas d’envisager de bonnes perspectives en matière de business. Pour autant, elles doivent investir. L’équation n’est pas simple à régler. L’ambiance à l’attentisme concourt à cette conjoncture atone. Entreprendre, ce n’est pas attendre. C’est décider, agir, prendre des risques. L’entreprise qui n’est pas en mouvement, c’est celle qui tombe. Cet attentisme ambiant, depuis janvier 2024, fait que les entreprises n’interrogent pas leur modèle. Pourtant, elles sont confrontées à des mutations profondes.

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